Plus grande cité fortifiée d’Europe, Carcassonne est un bijou de l’architecture médiévale. Si ses tours majestueuses lui donnent aujourd’hui des airs de château de cinéma, son histoire conte des événements fascinants et bien réels.
Carcassonne, un château, neuf tours
D’une longueur de 80 mètres pour 40 mètres de largeur, l’emblématique château de Carcassonne est doté de 9 tours. Aujourd’hui encore, on peut observer des peintures murales datant du XIe siècle à l’intérieur de la plus ancienne de ces tours. Les scènes de combats entre musulmans et chrétiens qui y sont dépeintes continuent de témoigner de l’histoire du site.
Carcassonne à ses débuts
Situé au pied des Pyrénées, Carcassonne a une histoire indissociable de celle du Languedoc. À l’époque gallo-romaine, une ville fortifiée s’y trouvait déjà. En 300, la région est choisie pour le siège d’un évêché. Au Ve siècle, les Wisigoths s’y installent. Pendant trois siècles, Carcassonne résistera à toutes les tentatives d’invasion. Au VIIIe siècle, lorsque les Wisigoths perdent face aux Arabes, l’histoire de Carcassonne prend un nouveau tournant. En 759, la cité est conquise par Pépin le Bref, roi des Francs. C’est à cette époque que naît la légende de Dame Carcas.
Age d’or et déclin de Carcassonne
Située aux portes de l’Aquitaine, la garnison de Carcassonne a un rôle stratégique à jouer au Moyen- ge. En 1082, Bernard Aton Trencavel, alors vicomte d’Albi, de Béziers et de Nîmes, devient le premier vicomte de Carcassonne. Commence alors une longue série de travaux dans la cité fortifiée, dépendante de Barcelone. En 1096, la chapelle est construite. Le château est édifié en 1130. En 1209, la croisade menée contre Albi vient rompre l’âge d’or de la forteresse. En 1240, Raimond II Trencavel tentera, en vain, de reconquérir la cité. Sept ans plus tard, Carcassonne est rattaché au pouvoir royal.
Carcassonne ou la pucelle du Languedoc
Sous le règne de Philippe II Le Hardi, les défenses du château sont renforcées. Les fossés sont creusés, le bourg est rasé. Une deuxième enceinte, d’une longueur de 1,5 kilomètre, est édifiée. Avec ses quatorze tours, cette enceinte permet de tenir éloignées toute machine de siège qui souhaiterait prendre d’assaut la cité. Réputée imprenable, la forteresse de Carcassonne est surnommée la pucelle du Languedoc. Pendant la Guerre de Cent Ans, elle sera d’ailleurs la dernière cité à se rendre à l’ennemi. En 1355, elle tombe entre les mains d’Édouard de Woodstock, dit Le Prince Noir. En revanche, pendant les guerres de Religion qui suivront, elle ne cédera jamais face aux protestants.
Mérimée, sauveteur de la Cité de Carcassonne
En 1659, le roi Louis XIV reçoit le Roussillon de l’Espagne par la signature d’un traité historique entre les deux pays : le traité des Pyrénées. La frontière recule et Carcassonne perd de son intérêt stratégique pour la France. La forteresse continuera malgré tout d’accueillir en son sein une garnison, jusqu’au début du XIXe siècle. Lorsque les soldats finissent par quitter les lieux, la cité manque d’entretien. Les pierres sont dérobées, les toits tombent en ruines, les tours ne servent plus qu’à l’entrepôt de denrées et marchandises… C’est à l’historien Prosper Mérimée, par ailleurs célèbre écrivain, que l’on doit le sauvetage de la cité. Après la seconde moitié du XIXe siècle, l’enceinte est finalement restaurée. Aujourd’hui reconvertie en cité touristique, Carcassonne est inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1997.