Construite sur un éperon rocheux, la forteresse médiévale se trouve à 800 m d’altitude et s’étend sur une superficie totale de 7 000 m² faisant d’elle une citadelle imprenable.
Une grande forteresse Cathares
Le château de Peyrepertuse se dresse fièrement au-dessus de Corbières. Avec ses dimensions démesurées, elle constitue un des plus grands édifices cathares. Elle marque la frontière sud du royaume de France, suivant la volonté de Louis IX. Le roi voulait avoir une citadelle imprenable contre le royaume d’Aragon et celui d’Espagne. À noter que la face nord du château est protégée par un pic vertigineux.
D’après la légende, une statue de femme se trouvait autrefois sur les murailles du château. Les passants avaient pour coutume de lancer des pierres en direction de cette représentation sacrée. Cette coutume avait pour objectif de les protéger du mal.
Une citadelle au cœur des litiges
Le nom de la forteresse Peyrepertuse signifie Pierre percée. Son origine remonte à l’an 1020. Il s’agit d’ailleurs de la première mention du château. À cette époque, il appartenait au comte de Besalù.
La construction de cet édifice date de la fin du Xe siècle. Au cours de la croisade des Albigeois, la forteresse constituait encore une propriété des souverains espagnols. Guillaume de Peyrepertuse, le seigneur des lieux, accueille les Cathares. Ils ont fui le territoire espagnol à cause de l’Inquisition.
En 1217, Simon de Monfort parvient à contraindre Guillaume de lui prêter allégeance. Il portait alors le titre de chef des croisés. Malheureusement, Guillaume ne tient pas ses engagements quand il offre l’hospitalité aux Cathares. Pour cet acte, il sera excommunié.
Les troupes du roi de France prennent Carcassonne en 1240. Guillaume finit par se soumettre et par offrir Peyrepertuse au royaume français. La maison d’Aragon cède également la forteresse à la France l’année suivante.
Louis IX devient le nouveau maître des lieux. Il ordonne de nombreux travaux pour l’aménager à sa guise et renforcer ses défenses. Il ajoute plusieurs fortifications, dont la plupart s’articulent en deux parties. La partie haute se situe dans le château de San Jordy. Elle est accessible par un escalier vertigineux creusé directement dans la roche et comportant soixante marches. De ce poste d’observation, il est possible de voir le château de Queribus. Elle constitue un ultime refuge en cas d’attaque pour les habitants de la forteresse. Il n’a pourtant jamais servi, car les adversaires de la France ne se sont jamais risqués à lancer l’assaut. La forteresse pouvait d’ailleurs contenir au moins un millier d’hommes.
Le déclin de la forteresse
En 1258, Peyrepertuse devient officiellement une citadelle royale. Elle accueille en 1367 Henri de Trastamare sur ordre du roi Charles V. Ce prince en exil avait combattu contre Pierre Ier, son demi-frère. Il voulait obtenir la couronne de Castille, il en est sorti perdant.
Henri se lance de nouveau dans cette quête avec l’appui des Français deux ans plus tard. Cet assaut lui permet de devenir le roi de Castille.
Le destin de la forteresse royale s’en trouve bouleversé depuis le 7 novembre 1659. Cette date marque la signature du traité des Pyrénées entre Mazarin et don Luis de Haro dans l’île des Faisans.
Le traité des Pyrénées entraîne le recul de la frontière espagnole. De ce fait, la forteresse perd progressivement son statut d’avant-poste stratégique. Elle finit par être définitivement abandonnée pendant la Révolution Française.