En Bretagne, Combourg est connu pour sa forteresse médiévale au bord de l’étang. Si les seigneurs bretons marquent les premiers siècles du château, son plus célèbre résident est né au XVIIIe siècle. François-René de Chateaubriand, élevé sur le domaine, y connaîtra une enfance triste et sévère, sur laquelle il reviendra dans ses écrits à l’âge adulte.
Combourg et seigneurs bretons
En 1016, le seigneur breton Junken établit une première forteresse dominant l’étang pour protéger ses terres. L’épaisseur des murs atteint cinq mètres à certains endroits. C’est son frère Jean qui hérite ensuite du domaine. En 1162, Combourg signe une alliance avec Harsculfe de Soligné. Une autre alliance fait ensuite passer le domaine à la maison Du Guesclin. Au XIVe siècle, les Châteaugiron-Malestroit sont les nouveaux maîtres du château de Combourg.
Le château austère de la famille Chateaubriand
René Auguste de Chateaubriand, issu de l’ancienne lignée bretonne des Châteaubriant, fait l’acquisition du château en 1761. Armateur à Saint-Malo, le nouveau propriétaire de Combourg élèvera ses enfants dans ce château. L’un d’entre eux est le futur écrivain, auteur des Mémoires d’Outre-Tombe, où il évoque justement ses souvenirs d’enfance à Combourg. Son père est très silencieux, sa mère enfermée dans la religion. La famille mène une vie austère, à l’image du style du château. Faisant preuve d’une certaine sensibilité, François-René de Chateaubriand a du mal à s’y épanouir pleinement. Il passe la plupart de ses journées avec sa sœur Lucille, elle-même particulièrement tourmentée et affectée par le mode de vie patriarcal au château.
Combourg après la Révolution française
Trois ans avant la Révolution française, le père de François-René de Chateaubriand, précurseur du romantisme en France, meurt. L’aîné de la fratrie, Jean-Baptiste de Chateaubriand, hérite de la propriété familiale. Il ne profitera pas longtemps du château car il est guillotiné avec son épouse lors de la Terreur. Le domaine est alors transmis à son fils, puis à son petit-fils. Depuis les pillages de la Révolution française, plus personne n’habite le château de Combourg. Au XIXe siècle, Geoffroy de Chateaubriand entreprend une rénovation de la propriété. En 1866, puis en 1878, c’est l’architecte Ernest Trilhe qui est chargé du chantier. Des salons viennent remplacer l’ancienne salle des gardes. L’intérieur prend un style néogothique. Les frères Bühler aménagent le jardin à l’anglaise. Les admirateurs de l’écrivain romantique se pressent pour venir admirer la propriété familiale. Si le mémorialiste est mort à Paris en 1848, le mobilier a été transféré au château pour satisfaire les pèlerins. Depuis 1998, le prix littéraire Combourg en hommage à Chateaubriand est décerné au même château. Il a notamment été attribué à Jean Raspail, Jean d’Ormesson et Christophe Barbier.
Le château aux quatre tours
Datant du XIIIe siècle, la tour du More était utilisée comme donjon. On y trouve encore son escalier et sa cloche. Au XVe siècle, la tour du Croisé vient s’ajouter à la structure. La tour Sybille rend hommage au nom de l’épouse de Geoffroy de Châteaubriant. La pauvre femme mourut de joie lorsqu’elle vit son mari, qu’elle pensait mort, revenir de captivité. Quant à la tour du Chat, elle illustre une autre légende. Celle d’un soldat qui hanterait le château en compagnie de son chat noir. Dans sa configuration actuelle, la forteresse de granit prend la forme d’un quadrilatère.