A la frontière entre la Drôme et le Vaucluse, un imposant piton rocheux a été choisi pour y bâtir le village de Grignan et son merveilleux château qui fut le décor de la correspondance entre la marquise de Sévigné et sa fille, épouse du comte de Grignan.
De nombreuses transformations à la recherche de la modernité
L’édification de la forteresse fut lancée par les Adhémar de Monteil durant le XIIIe siècle, à partir d’un bâtiment primitif. Nous pouvons encore voir aujourd’hui la poterne de l’ancien rempart.
Le château vit ensuite quelques changements de style. C’est surtout avec Gaucher Adhémar de Monteil que le château devient un véritable lieu de charme, en passant d’une allure gothique jusqu’à une silhouette raffinée, offrant confort et élégance aux châtelains. L’église Saint-Sauveur, située au pied du château, sera faite bâtir par le fils de Gaucher, Louis.
Magnifique symbole de la Renaissance
En visitant le Château de Grignan, nous sommes téléportés dans une autre époque : nous restons éblouis par la beauté des lieux, aux allures de Renaissance italienne. Depuis 1544, quatre corps de bâtiment se déclinent autour d’une cour. Aux étages, les fenêtres sont hautes et encadrées de magnifiques colonnes polies. La frise dans la partie supérieure du second niveau est ornée de sculptures. La façade sud du château recevra le nom de François Ier, en l’honneur du roi qui visita le village de Grignan en l’an 1533.
Le luxe d’une résidence sous le ligne de l’élégance
C’est au cours du XVIIe siècle que François Adhémar, gendre de la marquise de Sévigné, et son frère Jean-Baptiste font supprimer le bâtiment ouest et font ajouter l’aile des prélats.Le château devient une demeure de charme, une résidence au mobilier luxueux. Ses salons en enfilade mènent à la grande galerie. Ses 250 mètres carrés réceptionnaient les plus grandes réceptions, ses tableaux et ses lustres continuent d’émerveiller les visiteurs.
De l’apogée à la décadence
Mme de Sévigné fut accueillie dans le château à son apogée : le château de Grignan était alors un endroit intellectuel et culturel. La correspondance de Mme de Sévigné en est témoin. Toutefois, à partir de 1712, le château entre dans une époque de décadence : le château change souvent de propriétaires, contraints de s’en séparer pour le train de vie exigé par une telle demeure. C’est en 1793 que son propriétaire, Jean-Baptiste de Félix du Muy, face aux accusations de vouloir fuir du pays, doit vendre les meubles du château aux enchères et le château est condamné à être détruit et est laissé à l’abandon.
L’époque du renouveau
Le château de Grignan a fini par retrouver sa splendeur d’autrefois. C’est à partir de 1909 avec Mme Fontaine que les travaux de restauration sont entrepris, surtout dans la partie sud du bâtiment. Aujourd’hui propriété du conseil général de la Drôme, le château est le lieu de rencontres culturelles. A ne pas manquer le festival “Fêtes nocturnes du château de Grignan”.
Un décor épistolaire époustouflant
Le Château de Grignan fut le cadre de la correspondance entre Mme de Sévigné et sa fille Françoise-Marguerite. La Marquise, très liée à sa fille, souffrait de son absence : elle s’était mariée au comte de Grignan en 1671 et avait donc quitté Paris pour la Provence. Mme de Sévigné entretient une correspondance avec sa fille, où le château est mentionné à plusieurs reprises. Elle visita le château de son gendre plusieurs fois.