Espagnols, Anglais et Hollandais ont tenté d’y poser l’ancre. Noirmoutier a toujours résisté. Face aux invasions étrangères, religieuses et royales, le château de Noirmoutier et son imposant donjon illustrent l’histoire de la défense militaire. Aujourd’hui, les seuls assauts sont menés par des touristes, passionnés ou simples curieux.
Les Français face aux Anglais
Les premières traces écrites du château de Noirmoutier datent de 1205. C’est Pierre V de la Garnache qui est reconnu comme son bâtisseur. L’origine de la forteresse est de garantir la protection de l’île, territoire stratégique. Théâtre d’affrontements réguliers entre les Français et les Anglais, Noirmoutier a besoin d’assurer sa défense et celle de ses habitants. Depuis le donjon, la vue sur la mer, le port , la baie de Bourgneuf et le reste de l’île est imprenable.
Guerres et invasions à Noirmoutier
L’île est prise entre les conflits dès le XIVe siècle. Le roi d’Angleterre s’empare du château en 1350. Le roi de France parvient à le récupérer rapidement. Puis, les Anglais lancent une nouvelle attaque en 1388. Les Noirmoutrins résistent à cette tentative d’invasion. En signe de reconnaissance, le roi exonère d’impôts les habitants de l’île. En 1524, ce sont les Espagnols qui prennent Noirmoutier pour cible. Puis en 1562, les corsaires de la Rochelle ravagent Noirmoutier et son château, emblème catholique, en soutien aux huguenots. Lorsque Louis XIV accède au pouvoir, ce sont les Hollandais qui débarquent à Noirmoutier. En 1674, ils détruisent deux des tours du château.
Le logis du gouverneur
En 1690, le gouverneur de Noirmoutier, Josse Hertsfelt, ajoute un logis à la courtine, non loin du châtelet d’entrée. Il y restera vingt ans avant de résider à l’Hôtel de Noizillac. Restauré dans les années 1980, le logis accueille aujourd’hui les locaux de l’Association des Amis de l’Île de Noirmoutier.
Le château de Noirmoutier après le XVIIIe siècle
Au XVIIIe siècle, la princesse des Ursins cède le château de Noirmoutier à Louis Henri de Bourbon. Ses héritiers transmettront le marquisat à la Couronne quelques décennies plus tard. Pendant la Révolution française, l’armée républicaine affronte l’armée catholique et royale pour le contrôle de l’île et son château. Le général d’Elbée, menant les royalistes, sera finalement fusillé devant le donjon en 1794, lors de la bataille de Noirmoutier. Le château est reconverti tour à tour en prison et en garnison à partir du XIXe siècle. En 1901, c’est la commune qui récupère le château pour le rénover et y ouvrir un musée quatre ans plus tard. Un tableau de Julien Le Blant représentant la mort du général d’Elbée y est exposé. On y trouve aussi le fauteuil sur lequel il trouva la mort.
Le donjon du château de Noirmoutier
D’une hauteur de 20 mètres, le donjon compose la majeure partie du château de Noirmoutier. Il témoigne de l’ambition militaire du site. Avec ses contreforts cylindriques, cette structure rectangulaire comporte quatre niveaux. Les quatre tourelles de forme ronde du donjon disposent de toitures en poivrière. Le donjon fait partie d’une large enceinte entourée de murailles élevées. Autrefois, des douves renforçaient la défense du château. Elles ont disparu aujourd’hui. Lorsqu’on pousse les portes du château, on peut admirer de splendides cheminées à tous les étages. Les restaurations du XIXe siècle ont notamment permis de rétablir une partie du chemin de ronde.