Ses murs rouges réchauffent encore plus l’atmosphère estivale du Var. La mosquée Missiri est un chef-d’œuvre architectural d’exception en France. Entre Soudan et mer Méditerranée, découvrez ce qui fait le charme de cette mosquée unique en son genre.
Une architecture soudanaise sur la Côte d’Azur
Son style s’inspire directement de l’architecture traditionnelle du Soudan. Les murs rouges de la mosquée Missiri tranchent avec le bleu du ciel et de la mer, frontière naturelle entre l’Europe et l’Afrique. Là, dans le Var, non loin de Fréjus, cette mosquée originale rappelle la Grande Mosquée de Djenné, au Mali. Pourtant, ce n’est pas la terre crue qui fut choisie comme matériau. À la place, les architectes ont fait le choix du ciment couvert d’ocre. La mosquée s’organise sur un plan carré et dispose de cinq tours de béton reconnaissable à leurs pointes en béton armé. Elles ne sont pas sans rappeler les poutres en bois, largement utilisées sur le continent africain. L’histoire de la mosquée Missiri remonte en 1915.
La célèbre mosquée rouge du Var
À l’époque, alors que la Première Guerre mondiale bouleverse l’Europe, le sud de l’Hexagone accueille les premiers tirailleurs sénégalais. Ils seront bientôt envoyés en première ligne au front, avec la suite tragique que l’on connaît. En 1918, à la fin de la guerre, tous les soldats ne retournent pas au Sénégal. Certains restent en France, avec parfois un mal du pays marqué et quelques difficultés d’intégration. C’est alors que l’idée d’une mosquée sur le camp militaire de Caïs germe dans l’idée d’Abdel Kader Mademba en 1928. L’objectif est de permettre aux tirailleurs sénégalais de retrouver une partie de leur pays et de leur culture. La construction de la mosquée rouge s’achève en 1930. Au fil du temps, elle sera plus un symbole qu’un lieu de culte réellement fréquenté. Le site est classé Monument Historique depuis 1987. Aujourd’hui, la mosquée Missiri se visite en haute saison seulement, de début juillet à fin septembre.
Aux origines de la pagode de Fréjus
Avant la mosquée Missiri, d’autres bâtiments religieux servaient déjà au culte des troupes issues des colonies. Ainsi, le colonel Lame avait décidé de la construction d’une pagode à Fréjus pour les soldats arrivés d’Asie du Sud-Est. La pagode Hong Hien Tu ouvre ses portes en 1917. Elle respecte scrupuleusement les codes de l’architecture vietnamienne. Quasiment abandonnée dans les décennies qui suivent, elle doit son sauvetage à des réfugiés vietnamiens en 1954. Des nouveaux bâtiments viendront compléter la pagode, ainsi que des statues de Bouddha. Aujourd’hui, il s’agit d’un centre bouddhique qui diffuse cette religion dans le sud de la France. La pagode de Fréjus est la plus ancienne de tout le continent européen ! Nul doute que les passionnés de cultures étrangères, de religion et d’architecture atypique trouveront leur compte à Fréjus. Entre la pagode et la mosquée rouge, la Côte d’Azur n’est pas qu’une destination superficielle faite de soleil, de soirées et de plages. La culture n’a pas dit son dernier mot.