Reconnaissable à son pont rouge et à son torii, le parc oriental de Maulévrier met à l’honneur l’architecture traditionnelle japonaise. C’est tout un art de vivre à l’Orientale qui s’exprime entre la végétation et les points d’eau.
Le Japon perdu dans le Val de Loire
En se promenant dans le parc oriental de Maulévrier, on a l’impression de quitter la France pour prendre sa dose d’exotisme au Japon. Avec sa superficie de 29 hectares, il s’agit du plus grand jardin japonais de tout le continent. Nous sommes pourtant bel et bien en France, en Maine-et-Loire, à quelques kilomètres à peine de Cholet. Au cœur du domaine du château de Colbert, les origines du site remontent à 1899. Le parc est achevé juste avant la Première Guerre mondiale. On doit sa réalisation à Alexandre Marcel, architecte orientaliste. Dans ses travaux et sa vision, il est assisté par Alphonse Duveau, chef jardinier. Marcel est déjà connu pour avoir construit le pavillon du Cambodge à l’Exposition universelle de 1900. Certains moules lui servent d’ailleurs pour ce nouveau projet. Il peut ainsi s’en inspirer pour reproduire certains éléments khmers traditionnels dans le parc.
Des plantes qui sentent bon la nature japonaise
Le parc oriental de Maulévrier évoque directement l’ère Edo. Poumon du jardin, symbole de fertilité, le point d’eau central du jardin alimente une végétation riche et luxuriante. On y compte environ 400 espèces de plantes, toutes d’essence exotique. Ça sent le Japon jusque dans les plantes dans le parc ! Entre les érables du Japon et les ginkgo biloba, la beauté naturelle du site trouve bien des façons de s’exprimer et de séduire les visiteurs. Dans le parc, vous trouverez aussi des constructions japonaises traditionnelles qui complètent l’esthétique naturelle des lieux. Citons notamment les lanternes en pierre, le torii et le pont rouge. Nul doute que cet endroit magique au caractère sacré saura parler aux amoureux de la nature et des cultures exotiques ! Après la visite du jardin japonais, vous pouvez prendre la direction de l’exposition permanente de céramiques orientales et de bonsaïs qui ne manquera pas de vous captiver à son tour.
Un jardin sauvé in extremis de l’abandon
Alexandre Marcel meurt en 1928. Il laisse son parc en héritage à sa belle-famille. Au fil du temps, le site est laissé à l’abandon. Il est reconverti en exploitation agricole, bien loin de son utilité première. En 1980, la commune de Maulévrier rachète le domaine dans le but de le rénover et de lui donner une deuxième vie. Une association reprend alors la gestion de ce parc unique en son genre. En 1987, des professeurs japonais reconnaissent que le parc oriental est bien inspiré de l’ère Edo. C’est le début d’une longue campagne de rénovation. En 2004, le ministère de la Culture enregistre le site comme jardin remarquable. Une formalité qui témoigne de l’importance des lieux et des bienfaits de sa sauvegarde pour conserver un bout du Japon dans les Pays de la Loire.