Les Folies Siffait, un nom qui interpelle déjà. Et l’architecture du site est tout aussi surprenante. Le vent souffle dans les arbres et siffle entre les pierres. On n’imaginait pas un tel lieu se dévoiler à la vue des visiteurs. En Loire-Atlantique, partez sur les traces de ce jardin suspendu qui côtoie la Loire.
Du romantisme à l’état pur
Attention à ces escaliers trompeurs qui vous mènent en bateau. À l’est de la commune du Cellier, non loin de Nantes, les Folies Siffait est un site rempli d’énigmes et de mystères. Pour comprendre les origines de cet étrange endroit, il faut remonter le temps jusqu’au début du XXe siècle. À l’époque, Maximilien Siffait, employé des douanes, s’éprend d’un grand domaine qui longe la Loire. Il s’agit de la Gérardière. En 1817, il se lance alors dans un projet d’envergure. Il souhaite aménager cet éperon rocheux où quelques ruines féodales sont encore parsemées ici et là. À 70 mètres au-dessus de la Loire, la vue y est splendide. Maximilien Siffait a alors l’idée de faire sortir plusieurs terrasses de terre. Par centaines, elles façonnent le paysage, soutenues par leurs murs faits de pierre sèche. Partout, des niches, des tourelles et des balcons viennent compléter et détailler cet ensemble architectural. Les décorations romantiques sont aussi nombreuses, dans le pur respect des tendances de l’époque.
Pourquoi donc de telles « folies » ?
Tant d’ornements et de précisions, ce sont des « folies », disaient les gens fascinés par la créativité de Siffait à l’époque. Le terme est resté et le site a fini par porter le nom de Folies Siffait. En 1836, Oswald Siffait, fils de Maximilien, reprend la propriété du domaine paternel. Il complète l’œuvre inachevée de son père en y ajoutant des plantations. Et c’est ainsi que la végétation se mêle à la pierre. À la fin du XIXe siècle, à la mort de Maximilien Siffait, le jardin finit par sombrer dans l’oubli. Le romantisme est à son comble alors que la végétation s’empare des lieux. Peu à peu abandonné, il aurait pu disparaître, avalé par la nature qui reprend ses droits. Heureusement, il a su renaître pour continuer de fasciner les générations d’aujourd’hui. Depuis 1992, les Folies Siffait sont classées comme monument historique. Ce site d’exception peut bénéficier d’une deuxième jeunesse grâce à une campagne de restauration ambitieuse.
Le destin des Folies Siffait
Au décès d’Oswald Siffait, c’est son fils, Ernest, qui réinvestit les lieux. Il se sépare du site en le revendant à Edmé Fleuré, un ingénieur nantais. Le jardin sera laissé à l’abandon pendant plusieurs décennies du XXe siècle. Il faudra attendre le début des années 1980 pour que les Folies Siffait fassent l’objet d’une redécouverte. À l’époque, la ville du Cellier initie un plan de sauvegarde. L’objectif est de redonner vie au projet architectural. Le chantier commence en 1993. Les travaux sont ambitieux. En 2007, le département reprend le projet pour lui donner un coup d’accélération et permettre ainsi une réouverture plus rapide au public.