En haut d’une falaise sur la Dordogne, le château de Beynac a fait un bond historique des luttes médiévales aux guerres de religion en passant par le cinéma de la fin du XXe siècle. Ce que nous raconte la forteresse de Beynac, ce sont des pans entiers de l’Histoire de France.
Le début de l’histoire de Beynac
L’un des premiers maîtres de Beynac fut aussi l’un de ses plus célèbres. En 1189, aux débuts du château, Richard Cœur de Lion, alors duc d’Aquitaine, s’empare du domaine. Il confie alors le site à un chef de guerre, dont l’histoire n’a même pas su conserver l’exactitude du nom. Il se serait appelé Marchadier ou Mercadier, en fonction de la source consultée. Mais dès le XIIIe siècle, la famille de Beynac prend possession du domaine. Fidèle au comte de Toulouse, la famille subira les attaques de Simon de Montfort, vicomte d’Albi. La forteresse ressemble à un champ de ruines. En 1217, Gaillard de Beynac parvient néanmoins à se relever. Il mobilise des hommes, reconstruit le château et continue à prêter serment au comte de Toulouse.
Un rocher fidèle à son roi
Beynac est occupé par les Anglais de 1300 à 1309, puis une nouvelle fois de 1360 à 1368. Non loin de là, le château de Castelnaud aux mains de l’envahisseur menace en permanence les résidents de Beynac. Après avoir réussi à résister à l’ennemi, Beynac est érigé en baronnie, l’une des quatre du Périgord. Fidèle au pouvoir de France, le château s’agrandit et accueille des constructions annexes.
La crise de foi de Beynac
Converti au protestantisme, Geoffroy de Beynac fait de son domaine l’un des sites emblématiques de la Réforme au XVIe siècle. Malgré cette offense à la Cour catholique, Louis XII transforme la baronnie en marquisat en 1619. Lorsqu’Isaac de Beynac, protagoniste clé de la Fronde, meurt, la ligné se reconvertit à la religion de la Couronne. En 1761, les Beaumont héritent du château. Exactement deux siècles plus tard, Lucien Grosso en fait l’acquisition. Ruinés, les Beaumont n’étaient plus capables d’entretenir le château qui menace de s’écrouler. Le nouveau maître des lieux, qui a bâti une fortune colossale grâce aux casinos, entreprend de redonner au site son éclat d’antan. Si Lucien Grosso est décédé en 2008, il est resté fidèle à son projet, perpétué par son épouse.
Beynac au fil des époques
Le donjon du XIIe siècle est tout ce qu’il reste aujourd’hui de la structure d’origine du château de Beynac sur son rocher. Aux XVIe et XVIIe siècle, un logis vient compléter le bâtiment. À l’intérieur du château, c’est surtout le style Renaissance qui transparaît, notamment à travers la décoration des cheminées. Dans la cour, la chapelle gothique est aujourd’hui exploitée comme église paroissiale.
Beynac fait son cinéma
Dès les années 1990, de nombreuses équipes de cinéma se passionnent pour la localisation originale de la forteresse de Beynac. En 1994, Bertrand Tavernier y tourne ainsi La Fille de d’Artagnan. Quatre ans plus tard, c’est Luc Besson qui y pose ses caméras pour les besoins de son film Jeanne d’Arc. Le succès du château de Beynac au box-office continue en 2003 avec Fanfan la Tulipe. Mais le film le plus célèbre de l’histoire de Beynac sur le grand écran restera sans doute Les Visiteurs, en partie tournée au château en 1993.