Construction médiévale modeste, le château de Lanquais se magnifie au fil des siècles. Détruit puis reconstruit à l’issue de la guerre de Cent Ans, il arbore peu à peu un style Renaissance affirmé. Les La Tour, cousins de la grande Catherine de Médicis, resteront pendant longtemps les prestigieux maîtres des lieux.
Le château de Lanquais attaqué par les Anglais
Le premier donjon sur les terres de Lanquais date du Xe siècle. L’évêque de Périgueux en est le propriétaire. Une enceinte voit le jour pour protéger le site. Au XIIIe siècle, la famille de Mons, propriétaire des terres, ajoute une tour rectangulaire à l’ensemble. Deux siècles plus tard, une grande tour ronde est construite. Affichant un décor plutôt austère et à vocation défensive, le château subit les affres de la guerre de Cent Ans. Les Anglais incendient le donjon, le domaine est en ruines. En 1460, Jean de La Cropte, d’abord proche des Anglais, décide de rejoindre le roi de France. À la fin de la guerre, le château est reconstruit.
Le château de Lanquais en pleine Renaissance
En 1531, Marguerite de La Cropte épouse Gilles de La Tour. Dernière héritière des propriétaires du domaine, elle apporte le château en dot à son mari. La famille de ce dernier devient donc à son tour propriétaire du site. Le fils du couple, Galliot de La Tour, est le cousin de Catherine de Médicis, fille de Madeleine de La Tour d’Auvergne et de Laurent de Médicis. Entre 1561 et 1574, pour marquer leur attachement à la Couronne, leur influence et leur richesse, les propriétaires du domaine envisagent une restauration au style Renaissance. Un nouveau corps de logis est bâti. Les guerres de Religion font obstacle au chantier qui s’arrête brutalement. Les ornements de la façade restent témoins de la volonté de concurrencer les plus beaux châteaux de l’époque. Les aléas de l’histoire vaudront au domaine le surnom ironique de « Louvre inachevé du Périgord ».
Le château de Lanquais du XVIe au XXe siècle
En 1577, le château de Lanquais est assiégé par le protestant Henri de La Tour d’Auvergne. Le domaine est massivement bombardé : ce sont plus de 200 boulets de canon qui sont tirés. L’édifice brûle et est laissé en très mauvais état. Onze ans plus tard, Galliot de La Tour meurt. C’est son cousin qui hérite du domaine… nul autre qu’Henri de La Tour d’Auvergne ! Proche de la Couronne, le banquier Scipion Sardini s’offusque et conteste l’héritage. Malgré tout, l’assaillant du château devient son nouveau gardien. Il entreprend des travaux pour rénover la propriété qu’il a lui-même détruite. Le successeur, Frédéric de La Tour d’Auvergne, montre un intérêt limité pour le domaine. La propriété du château de Lanquais est d’abord cédée au duc d’Antin. Puis la famille de Gourgue en fait l’acquisition en 1732. Les descendants en profiteront pendant plus de deux siècles. En 1949, les Foucher de Brandois deviennent les nouveaux maîtres d’un riche domaine, classé sept ans plus tôt.
Les cheminées de Lanquais
Les cheminées de Lanquais sont considérées comme le plus bel ajout Renaissance du domaine. Datées de 1602, ces deux cheminées sont richement ornées et finement sculptées. Des cannelures aux perles en passant par les médaillons et les damiers, l’héritage de Lanquais est toujours bien vivant.