C’est l’un des plus vieux, mais aussi des plus grands villages de Balagne. Corbara a de quoi surprendre par la valeur de son héritage, en particulier religieux. Découvrons les richesses de ce village corse !
Corbara, du prince romain à la sultane corse
Aux origines de l’histoire de Corbara, se trouve un prince romain, nommé Guido de Savelli. Au début du IXe siècle, le pape le place à la tête d’une armée chargée de délivrer la Corse des Sarrasins. Pour récompenser sa bravoure militaire, le prince reçoit la Balagne en récompense, où il décide alors de s’installer. Nous sommes en 816. Là, sur les hauteurs du Monte Guido qui porte le nom du saint sauveur, à 400 mètres au-dessus du niveau de la mer, la vue est imprenable. On devine déjà l’avenir grandiose de Corbara. Aujourd’hui, seules quelques ruines subsistent des constructions féodales de l’époque. L’histoire de Corbara au fil des siècles sera marquée avant tout par la religion. Terre de conquêtes et de spiritualité, Corbara est aussi au carrefour des cultures de la Méditerranée. Bien après la chute de l’Empire romain, au XVIIIe siècle, c’est une sultane corse qui fait rayonner le village balanin. Marthe Franceschini voit le jour à Tunis en 1756. Ses parents sont des propriétaires terriens de Corbara. Leur destin les conduit en Afrique du Nord, alors qu’ils sont enlevés par des pirates tunisiens. La famille est vendue au sultan du Maroc, qui fait entrer la jeune Marthe dans son sérail. À 30 ans, elle deviendra la favorite du sultan, connue sous le nom de Dawiya.
Sur les traces du couvent de Corbara
L’influence du couvent de Corbara dépasse les frontières de l’île de beauté depuis plusieurs siècles. Son histoire remonte à la fin du Moyen- ge. Le couvent Saint-François est édifié en 1456. Jusqu’à la Révolution française, plus de trois siècles plus tard, la région est convertie par les franciscains. En 1855, ce sont les Dominicains qui s’installent en Balagne pour y fonder une école de théologie. La quête spirituelle de Corbara n’a jamais cessé depuis.
Corbara, un patrimoine religieux très riche
Entre les chapelles, les églises et les tombeaux, le patrimoine religieux de Corbara est impressionnant. Parmi l’héritage local, citons Notre-Dame-des-Sept-Douleurs et Notre-Dame-de-Lazio, sans oublier l’église de l’Annonciation. C’est souvent le style baroque qui domine. Reconvertis en musée pour certains, ces édifices religieux partagent non seulement une partie importante de l’histoire de Corbara, mais également de toute la Balagne, si ce n’est de la Corse entière. La profusion de marbre et autres richesses qui règnent à l’intérieur de ces chapelles et églises témoignent d’une époque faste où Corbara était puissance. La puissance de Corbara, aujourd’hui, se trouve du côté de sa force d’attraction envers les touristes. Prendre le temps de découvrir et se promener à Corbara, c’est errer dans un village figé dans le temps, entre maisons typiquement corses aux tuiles baignées de soleil. Une étape incontournable dans un parcours sillonnant la belle Balagne, dont Corbara peut se targuer d’être l’un des plus riches et des plus beaux symboles.