Asco signifie « abri » en corse. Si le village d’Asco est un abri, c’est avant tout un abri contre le passage du temps. Jusqu’en 1937, époque pas si lointaine, ce village corse est coupé du reste de la Corse. Depuis, il peut compter sur une route pour être desservi. Une route qui ravit les touristes et les curieux en quête de romantisme et d’authenticité !
Asco, un village romantique
Le village reculé d’Asco attirait déjà les romantiques au XIXe siècle. À l’époque, c’étaient les peintres qui s’y rendaient pour se saisir des charmes de la région et les reproduire sur leurs toiles. Ils affluent de Corse, de métropole et d’autres pays européens. Asco s’est déjà fait un nom. Ces décors naturels aussi impressionnants que pittoresques y sont bien sûr pour quelque chose. En plus des peintres, les premiers adeptes de photographie trouveront aussi l’inspiration à Asco. Il en va de même des pionniers de l’ascension des montagnes. Aujourd’hui, les sports d’hiver occupent une place importante dans la vie et l’économie du village corse.
Asco, des airs de bout du monde
Asco culmine à 650 mètres d’altitude. Au Moyen- ge, seuls quelques sentiers, qui subsistent de nos jours, permettaient de rejoindre le village corse. Essentiellement peuplé de bergers, Asco vivait loin du reste du monde, à l’abri des autres civilisations. La transhumance guidait la vie locale. Les saisons se succédaient sans que rien ne vienne perturber la tranquillité et la paix des bergers et leurs troupeaux. Grâce à la forêt de pins à proximité, le village a pu diversifier ses activités et continuer ainsi à subvenir à ses besoins. Les réserves de bois servaient ainsi à la fabrication de bateaux et autres objets domestiques et agricoles de la vie quotidienne. L’autarcie régnait dans la région. La solidarité était la valeur clé qui unissait tous les habitants du village. Une démocratie locale a même été instaurée, comme pour défier le reste de l’île et du continent. Les habitants élisaient leur Padrascu, sage locale chargé de gérer la communauté. Tout cela a fini par prendre fin à la veille de la Seconde Guerre mondiale, alors qu’une route reliait Asco au reste de l’île. Et pourtant, aujourd’hui encore, on peut sentir ses airs de bout du monde qui continuent à flotter dans l’atmosphère du village.
Aux origines du pont génois d’Asco
Le pont génois d’Asco n’est plus qu’un site touristique parmi tant d’autres. Il servait autrefois des enjeux vitaux pour la région. Datant du XVe siècle, il est construit en bas du village. C’est un pont en dos d’âne qui était emprunté par les bergers à l’époque où Asco était encore un village perdu et isolé. Le pont génois d’Asco assurait la liaison pédestre jusqu’aux pâturages du Cinto pour les troupeaux. En chemin, si vous décidez de faire à votre tour ce parcours, ne manquez pas la chapelle Saint-Nicolas. Au XVIIIe siècle, elle est élevée au rang d’église paroissiale. Pour en savoir plus sur la vie d’antan à Asco, vous pouvez visiter l’écomusée de la Maison de la montagne.