Dans la commune de Gargas, dans le Vaucluse, en Provence-Alpes-Côtes-d’Azur, les mines de Bruoux sont une étape à prévoir pour découvrir une étonnante cathédrale troglodytique. C’est une des visites les plus impressionnantes à faire dans le département, qui vous étonnera par sa beauté, mais aussi par le travail que ce site a demandé pour l’exploitation de l’ocre.
Un véritable sanctuaire, effet d’un travail herculéen
Les anciennes mines d’ocre de Bruoux sont ouvertes au public depuis une douzaine d’années : elles restent cependant encore méconnues par les Vauclusiens eux-mêmes. Les énormes ouvertures de l’entrée donnent le ton à la visite. Leurs dimensions monumentales donnent l’impression de pénétrer au sein d’un temple ancien.
L’utilisation de l’ocre remonte au paléolithique, toutefois l’exploitation des mines n’a commencé qu’en 1848. Les ouvriers travaillent quatorze heures par jour et six jours sur sept afin de creuser les falaises à l’aide de la pioche et des explosifs. Après un siècle de travail herculéen, des galeries qui atteignent les 40 kilomètres en longueur et les 15 mètres de hauteur ont donc été créées. Ce n’est que dans les années 1940 que l’exploitation de l’ocre s’est arrêtée, en transformant les galeries en champignonnières.
La transformation en site touristique
C’est en 2009 que les mines de Bruoux sont devenues un site touristique, en laissant enfin l’opportunité aux visiteurs de découvrir ce site unique dans toute l’Europe. Depuis leur ouverture, le site est devenu un endroit incontournable qu’il faut absolument voir dans la région. En parcourant les nombreuses galeries, à l’allure interminable, on se croirait presque dans une cathédrale troglodytique, avec son atmosphère de silence sacré et ses plafonds géants, aux dimensions démesurées.
Des visites, accessibles pour petits et grands, sont notamment proposées par des guides, pour faire découvrir aux visiteurs l’histoire et le présent de la mine, ainsi que des mines d’ocre présentes aux alentours. Les visites guidées permettent de bien comprendre l’évolution du site à travers les époques. La visite à l’intérieur des mines est encore plus agréable lorsqu’il fait très chaud à l’extérieur : en effet, à l’intérieur de la “cathédrale” il ne fait que 10°, nous vous conseillons donc de prévoir une petite veste pour votre visite !
D’une exploitation artisanale à industrielle
C’est en 1785 que commence l’exploitation de l’ocre dans le département du Vaucluse : c’est Jean-Etienne Astier qui découvrit la façon d’extraire ce minerai coloré. L’activité se développa à Gargas au milieu du XIXe siècle : les paysans, qui constituent la majorité de la population locale, voyaient l’ocre comme une possibilité de reconversion. Si à ses débuts, l’exploitation était plutôt artisanale, elle est devenue de plus en plus industrielle au fil du temps : l’arrivée du chemin de fer dans la ville d’Apt en 1877 a notamment accéléré le processus. L’apogée de l’exploitation a été atteinte en 1928, avec une production d’ocre de 44 fabriquées. Le déclin commence après la Seconde Guerre mondiale. De nos jours, la société des ocres de France exploite la dernière carrière à ciel ouvert d’Europe, située à Gargas.