Sur la route qui relie Ajaccio à Bastia, Morosaglia constitue la première étape intéressante en Castagniccia. On y trouve notamment la maison natale de Pascal Paoli, figure incontournable de l’histoire locale. Mais parmi les quatorze hameaux bien d’autres trésors sont à découvrir.
L’histoire de Morosaglia et de Pascal Paoli
Quand on entre dans le village de Morosaglia, on comprend aussitôt la symbolique du lieu. En face du monument aux morts, Pascal Paoli est toujours debout. La statue du célèbre Corse rend hommage à son engagement et son implication pour le peuple insulaire. On trouve même un buste dans la façade du couvent Saint-François, l’un des principaux sites touristiques du village. Son histoire remonte à plusieurs siècles, la construction du clocher s’étant achevée en 1705. Plus qu’un lieu de mémoire ou un témoin de l’histoire, la maison natale de Pascal Paoli met en avant la vie quotidienne du village au XVIIIe siècle. Située dans le hameau de Stretta, la maison a reçu le label Maison des illustres en 2012. Pascal Paoli est né en 1725. Général de la nation, il est considéré comme le père de la patrie corse. Il a gouverné l’île pendant une dizaine d’années. C’est à lui que l’on doit le port de L’Île-Rousse et la constitution corse, l’une des premières au monde. Tous les éléments qui caractérisent l’émergence d’une nation et d’un État sont nés de son impulsion en Corse. Administration, justice et même une monnaie, frappée à Murato. Il crée une université à Corte et fait installer une imprimerie à Oletta. Intimement lié au mouvement des Lumières, la vie de l’homme politique corse s’expose en détail dans sa maison natale. Pascal Paoli mourra à Londres, en exil, en 1807. Ramenées du cimetière britannique de Saint-Pancrace, ses cendres se trouvent désormais dans la chapelle familiale.
L’héritage architectural de Morosaglia
Les hautes maisons en schiste de Morosaglia sont des constructions typiques de la Castagniccia. L’ancien couvent Saint-François et son église baroque sont d’autres pépites architecturales locales. C’est d’ailleurs dans l’église piévane Santa Reparata que l’on a baptisé Pascal Paoli. Sur le tympan de la porte, les deux serpents qui se mordent la queue attirent l’œil des visiteurs. Au hameau de Terchini, la chapelle de l’Annonciation vous permettra de poursuivre votre quête spirituelle.
La situation idyllique d’une petite chapelle romane
À environ dix kilomètres de Morosaglia se trouve la chapelle de Saint-Thomas de Pastoreccia. Elle est implantée au milieu d’un cimetière qui offre une vue à couper le souffle sur le Golo. Dans les années 1930, la chapelle a failli partir en fumée pour toujours. Heureusement, certaines fresques du XVe siècle ont pu être conservées. Elles racontent une partie de l’histoire médiévale locale et comptent parmi les plus belles de l’île entière. Vous y verrez le Christ, des anges, des saints et Saint-Antoine et son cochon. Autre détail marquant des fresques : le purgatoire et ses chaudrons. La spiritualité médiévale corse se raconte en images dans cette belle petite chapelle romane figée dans le passé.