Depuis les hauteurs de Rogliano, le panorama est à couper le souffle. Partez à la rencontre de l’âme corse authentique, entre châteaux, tours, palazzi, églises et tombeaux.
Rogliano, capitale d’antan
Le patrimoine architectural de Rogliano est impressionnant. Tour génoise, chapelles, église… Rogliano a tout des ambitions d’une capitale. D’ailleurs, elle l’a été. Au XVIIe siècle, Rogliano était en effet la capitale du Cap Corse. Bien longtemps avant cette époque, les Romains avaient déjà jeté leur dévolu sur ce site de prestige. Ils lui avaient attribué le nom de Pagus Aurelianus. Plus récemment, l’impératrice Eugénie y a fait une courte escale de retour du canal de Suez, lors de son inauguration. Les siècles se sont succédé, et Rogliano n’a rien perdu de sa superbe d’antan.
Des tombeaux grandioses
À Rogliano, la beauté est partout. Pas seulement sur les façades des chapelles et des châteaux, mais également sur les tombeaux. En quête de repos éternel et de reconnaissance immortelle, des Corses américains ont fait construire des tombeaux démesurés aux détails soignés. Certains prennent des airs de mausolée avec leurs petits jardins qui font face à l’immensité tranquille de la mer. Les traditions sont fortes à Rogliano. Certains Cap-Corsins qui ont quitté leur village natal ont pour dernière volonté de revenir à Rogliano pour y être enterré. Dans le Cap Corse en général, les tombeaux rivalisent de grandeur et de beauté. Rogliano ne fait pas exception.
Les châteaux forts de Rogliano
Le Castello San Colombano. C’est ainsi que s’appelle le château fort des seigneurs Da Mare érigé à Rogliano. Pendant trois siècles, représentant les Génois, ils règneront en maître sur la côte est du Cap Corse. C’est toute l’histoire d’un peuple et d’une nation qui parle à travers les pierres. Les familles qui ont apporté leur contribution à l’héritage local ont disparu depuis longtemps. Mais ils sont toujours un peu là, à travers les châteaux. D’autres familles ont marqué la région de leur puissance. C’est le cas des Negroni. Et c’est ainsi qu’une tour génoise à la beauté stupéfiante continue de se dresser fièrement à Bettolacce. L’histoire de Rogliano est aussi faite d’émigration. Certaines bâtisses, semblables à des châteaux, sont l’incarnation d’un autre pouvoir, économique celui-ci, de Corses américains qui ont réussi. Le Palazzu Nicrosi ouvre ses portes aux voyageurs de passage qui veulent se glisser dans la peau de Pierre-Marie Nicrosi. Tel un personnage de roman, il quitte la Corse à l’âge de 15 ans pour une aventure qui le mènera jusqu’à Montgomery, en Alabama.
L’église paroissiale San Agnellu, bijou du classicisme
Datant du XVIe siècle, l’église paroissiale San Agnellu est remaniée deux siècles plus tard. Derrière sa façade classique, se cache un intérieur baroque aux décorations riches. Les autels en marbre de Carrare sont un véritable trésor. Richesse des matériaux et grandeur spirituelle se donnent rendez-vous au même endroit. Au pied de l’édifice, c’est un autre fronton qu’on peut apercevoir. Celui d’une chapelle du XVIIe siècle. À l’époque, la confrérie de la Sainte-Croix l’utilisait comme oratoire.