Le château de Fénelon domine la vallée de la Dordogne. Chantier permanent, le domaine médiéval a vu naître l’archevêque François de Salignac. Resté son hôte le plus célèbre, le théologien a transmis sa mémoire et son nom aux murs du château, aujourd’hui ouvert au public.
Un château à la frontière du Quercy et du Périgord
Au Moyen-Âge, les Félénon possédait déjà un château primitif. L’histoire et l’évolution de la langue retiendront leur nom comme Fénelon. Entre le Périgord et le Quercy, le domaine médiéval attire Anglais et Français. À plusieurs reprises, le château est possédé par les deux royaumes rivaux. En 1360, la signature du traité de Brétigny met fin à la première phase de la Guerre de Cent Ans. Les luttes de pouvoir ne sont pas finies pour autant. Les seigneurs de Fénelon se rallient à Edouard III d’Angleterre. Les Français reprennent possession du domaine en 1375. La famille Salignac prête l’argent nécessaire à la reconstruction du domaine. Cette participation financière fait des Salignac les copropriétaires du château de Fénelon. En 1445, la propriété du site est transférée à Jean de Salignac le Vieux. Son héritier, Jean de Salignac, poursuit à son tour le chantier.
Les travaux du château de Fénelon
Bertrand de Salignac, propriétaire du château de Fénelon au XVIe siècle, entreprend une longue campagne de travaux pour rénover le domaine. Du quadrilatère de l’époque, il ne reste aujourd’hui que trois côtés. La chapelle est abritée à l’intérieur de la cinquième tour du château. Meublée avec goût, la demeure est complétée par des jardins d’agrément. L’ensemble n’a de défensif que l’aspect et constitue une demeure familiale très paisible. François Ier de Salignac dépensera de lourdes sommes pour poursuivre les travaux, au point de s’endetter. Petit à petit, le château médiéval se transforme en demeure de plaisance typique de la Renaissance.
La naissance de François de Salignac
Pons de Salignac reçoit en héritage les dettes paternelles. Le 6 août 1651, son fils, François de Salignac, naît dans la chambre du premier étage du château de Fénelon qui sera rebaptisée en son honneur. Celui qui deviendra archevêque de Cambrai et duc de Bourgogne grandit dans cette chambre. Le théologien s’épanouit dans un décor richement orné, fait d’une magnifique cheminée et de boiseries finement sculptées. Il se dit que le lit à baldaquin conservé dans la chambre de nos jours est celui dans lequel François de Salignac a été mis au monde. Sur le mur de la pièce, le portrait du religieux est fièrement affiché. Quelques heures seulement après sa naissance, le futur théologien est ondoyé dans la chapelle du château. Écrivain français apprécié en plus d’être homme d’Eglise, François de Salignac évoquera son enfance paisible au domaine dans plusieurs récits. En particulier dans les Fables
et les Aventures de Télémaque. Les descendants de la famille Salignac conservent la propriété du château jusqu’en 1780.
Le comte de Maleville à Fénelon
En 1859, c’est le père d’une autre grande figure française qui fait l’acquisition du château. Il s’agit du comte de Maleville, père du peintre postimpressionniste Lucien de Maleville. Après de lourds travaux de restauration, le domaine de Fénelon est racheté par le couple Delautre. Le site est à présent ouvert au public. De nouvelles campagnes de restauration ont été nécessaires pour convertir le château en musée.