Au XIVe siècle, le pont Valentré voit le jour pour se défendre des attaques ennemies. Bien des siècles plus tard, ce bijou architectural reste sans conteste l’un des ponts médiévaux en meilleur état du pays. Oserez-vous vous y aventurer et vous mêler à une histoire démoniaque ?
Un pont médiéval remarquable
C’est un témoignage brillant et bien vivace de l’architecture militaire du Moyen ge. Le pont Valentré serait même le pont médiéval le mieux conservé de tout le pays. Nous sommes aux pieds des falaises de Cahors, dans un environnement d’exception. Avec ses 138 mètres de longueur, le pont Valentré enjambe majestueusement la rivière du Lot. Il est reconnaissable à ses six arches gothiques qui mesurent 16,50 mètres de haut. Autre beauté architecturale du site : ses trois tours fortifiées qui s’élèvent à une hauteur de 40 mètres. Un bel exploit pour l’époque de construction. Car les origines de l’édifice remontent en 1306. L’objectif était d’assurer la défense de la ville. Il faudra plus de 70 ans pour finir la construction de ce pont, achevé en 1378. Il est toujours fièrement debout de nos jours, pour le plus grand plaisir de la population locale et des visiteurs.
La légende du pont du Diable
La longueur du chantier s’accompagne d’une légende qui donne froid dans le dos. Dans la région, on raconte que l’architecte du pont, dépité par la liste des travaux, passa un accord avec le diable. Le contrat est simple : la fin des travaux contre l’âme de l’architecte. Alors que le démon arrive au bout de son travail, l’architecte rusé le bat à son jeu. Il lui demande d’aller chercher de l’eau à l’aide d’un tamis. En bon ouvrier, le diable s’exécute… et n’y parvient jamais. Résultat : le démon n’a pas pu remplir sa part du contrat. Et l’architecte astucieux a pu conserver son âme. Plus malin encore, Satan prépara sa vengeance. C’est ainsi qu’il envoya chaque nuit un diablotin discret avec pour seule tâche de desceller la dernière pierre de l’édifice. Et jour après jour, les ouvriers poursuivaient leur œuvre sans fin. En levant les yeux vers la tour centrale, il est encore possible de voir ce petit diablotin s’afficher sans crainte. Vous ne le voyez pas ? Regardez encore une fois, là, juste en dessous de la toiture.
Le diable est dans les détails
L’architecte Paul Gout est chargé de rénover le pont entre 1867 et 1879. C’est lui qui eut l’idée d’incarner la légende du diable avec la statue de diablotin du pont central. On peut le voir en train de desceller une pierre, en s’assurant que personne ne l’observe. L’idée amusante derrière ce détail architectural est de garder le diable à distance. Celui-ci peut se consacrer à d’autres tâches démoniaques, en voyant que son serviteur est en plein travail sur le pont Valentré. Désormais figé dans le pont, il montre à quel point les légendes n’ont pas fini de fasciner la région, siècle après siècle.