Naours, dans la Somme, à 18 km d’Amiens, est célèbre pour ses carrières-refuges ou “muches”, datant de l’époque des invasions normandes du 9e siècle. Alors que la zone subit ces incursions, les habitants du village se cachent ou plutôt “se muchent” comme l’on dit en picard. Ils se réfugient dans d’anciennes carrières qui avec le temps sont agrandies et aménagées. En tout, 3 km et 28 galeries permettent de se rendre sur des places publiques, d’accéder à une chapelle et à plus de 300 chambres pouvant accueillir au total 2000 personnes.
La population pouvait y entreposer des vivres, des objets de valeur mais également des animaux de basse-cour et même du bétail. Des pièces étaient dédiées à la vie en groupe ou en famille, quand d’autres servaient d’étables ou de lieux de stockage.
Ces galeries servirent jusqu’à la Révolution avant d’être abandonnées. À la fin du 19e siècle, le curé du village les fit déblayer. Une initiative qui sera saluée pendant la première et pendant la deuxième guerre mondiale puisque ces galeries serviront à nouveau d’abris, cette fois aux soldats.
Aujourd’hui, les touristes peuvent visiter ce réseau situé à 33 mètres sous terre, véritable double souterrain de Naours.