Omessa se situe à deux kilomètres de la route territoriale T20 qui assure la jonction entre Bastia et Ajaccio. Tout autour de l’église, les maisons s’alignent pour former une enceinte.
Omessa, du XVe siècle à aujourd’hui
Le nom d’omessa signifie omise. Pourtant, le monde moderne ne l’a pas oublié. Son nom a résonné jusqu’à Rome et elle continue aujourd’hui de fasciner les voyageurs qui poussent le périple jusqu’à elle. Au XVe siècle, Omessa était un hospice consacré aux lépreux. Depuis, bien des choses ont changé, l’histoire a suivi son cours et Omessa s’est adaptée. La construction de l’église commence en 1460, sur les fondations d’un ancien hôpital. S’élevant sur cinq niveaux, les maisons combinent de hauts passages voûtés qui permettaient de pénétrer au sein de la ville fortifiée. Une plaque sur l’église Saint-André évoque le noble passé du lieu. Omessa fut en effet patrie de trois évêques. Tous les trois membres de la famille Colonna, ils reposent au bourg. Le pape Martin V fut leur fervent protecteur. Prenez le temps d’admirer la façade de l’église. Vous y distinguerez deux poissons de grande taille sculptés à même le bois.
La fresque retrouvée
2014 restera une date marquante pour Omessa. Une restauratrice, qui déplace une toile dans l’église, fait une découverte insoupçonnée. Une petite tache de couleur sur le mur laisse deviner une fresque datant du XVe siècle. Un véritable chef-d’œuvre de la Renaissance italienne se révèle alors sous ses yeux ébahis. À mi-chemin entre l’art roman et le baroque, le style de la fresque est aussi fascinant que son sujet. On y découvre Saint-Martin qui fait don d’un morceau de son manteau à un homme, certainement un lépreux. À l’époque du dessin, Omessa faisait office d’hospice fortifié. Au Moyen- ge, plus de soixante pièces se consacraient à Saint Martin. Et la piété ne s’arrête pas là à Omessa, puisque le village contient d’autres chapelles, dont une dédiée à Sainte Rita.
À la découverte du couvent des Récollets
Préparez votre pique-nique et partez à l’assaut des hauteurs du village. Vous pourrez profiter d’une vie imprenable sur Omessa, pris entre les montagnes, ainsi que sur les vestiges du couvent des Récollets. L’âge d’or du bâtiment religieux, également connu sous le nom de Château de Bellevue, remonte au XVIIe siècle.
Pause historique sur le Ponte Nuovo sur le Golo
Le Ponte Nuovo sur le Golo, partiellement détruit, a tout d’un décor de film. Le 8 mai 1769, il est le théâtre d’une bataille sanglante qui oppose les patriotes corses de Pascal Paoli aux troupes du roi français Louis XV. Les soldats qui meurent au combat disparaissent dans l’eau sauvage qui coule sous le pont. Le Royaume de France l’emporte, et après 14 ans d’indépendance, la Corse est rattachée à la métropole. Cet événement décisif de l’histoire de l’île se devine encore au profil abîmé qu’arbore le pont depuis plus de 250 ans. Aujourd’hui, on peut admirer ce pont à cinq arches datant du XVIIe siècle, depuis le train ou la route T20.