Dans l’ouest de la Corse, située à proximité d’Ajaccio et bordée par la Méditerranée, la ville de Cargèse offre une végétation luxuriante, de belles plages et ruisseaux, et un climat méditerranéen agréable, pour un séjour des plus agréables.
Cargèse, entre influences latine et grecque
Depuis le ciel, on admire les rues rectilignes de la ville de Cargèse, ainsi que ses deux églises grecque et latine, situées l’une en face de l’autre.
La ville a été marquée par l’arrivée des Grecs, qui furent chassés du Péloponnèse. En effet, c’est en 1675 qu’ ils demandèrent la protection de la République de Gênes à cause de la menace ottomane. Les terres sur l’île de Beauté leur furent accordées, et ils y vinrent fonder Paomia, au-dessus du golfe de Sagone, après leur débarquement en 1676. 800 personnes arrivèrent et se rendirent ensuite à Ajaccio. Leur point de ralliement est alors dans la chapelle des Grecs, sur la route des Sanguinaires.
En 1773, le premier gouverneur français de l’Île, le comte de Marboeuf, qui fut promu marquis de Cargèse par Louis XV, décida de faire construire une ville nouvelle de cent vingt maisons pour leur réinstallation. Le tracé rectiligne des rues, issu du génie militaire français, souligne le contraste avec le village corse traditionnel.
Cargèse : une intensité de contrastes
L’église grecque et l’église latine se font face à Cargèse, toutes deux se dressent fièrement, symboles d’un passé dense de vicissitudes.
L’église grecque Saint-Spiridon date du XIXe siècle. Si sobre à l’extérieur, avec sa belle couleur blanche, placée sur une esplanade entourée d’oliviers, elle cache pourtant en son intérieur un décor riche et coloré, aux tons dorés. On y admire quatre icônes importées de Grèce en 1675, ainsi que l’iconostase en bois superbement décorée d’images saintes, qui sépare la nef du chœur.
L’église latine se situe, elle aussi, sur une esplanade tout à fait identique à celle où est placée l’église grecque. Elle est dédiée à Notre-Dame-de-l’Assomption et a été construite à la même époque.
Les traces d’une cohabitation historique
Aujourd’hui encore, des traces de ce passé de cohabitation sont encore visibles à Cargèse. Outre les deux églises, les deux communautés expriment leurs spécificités notamment par les noms de famille : le suffixe grec akis remplacé par acci, est un rappel de l’histoire de cette ville de l’Ouest Corse.
Des traditions qui perdurent et qui unissent les deux communautés
Le lundi de Pâques, le village tout entier participe à célébrer la résurrection du Christ selon le rite orthodoxe : on assiste à la messe célébrée en grec par un pope, pour ensuite participer à la procession, qui permet de réunir les deux communautés, ainsi qu’une dizaine de confréries, comme celle de Saint-Antoine-Abbé et celle de Saint-Spiridon. Une icône de la Vierge à l’Enfant est transportée aux quatre points cardinaux de Cargèse. La bénédiction des campagnes, ainsi que les cantiques, les prières, les coups de feu et les salves d’honneur font partie de cette célébration unique, capable de rassembler les deux communautés dans la foi.