À mi-chemin entre le Moyen-Âge et la Renaissance, Dampierre a deux visages. Le château a résisté aux guerres, aux sièges et aux assauts et proposent aujourd’hui une visite faite de magie, alchimie et légendes.
Le château de Dampierre après la guerre de Cent Ans
On trouve les premières traces d’une forteresse à Dampierre en 995. À l’époque, le bâtiment est en bois et entoure une église. Dédiée à Saint-Pierre, cette église porte le nom latin de Domus Petri, ce qui donnera Dampierre en français. Les descendants des seigneurs du domaine optent pour une structure plus solide en pierre. Au XVe siècle, la guerre de Cent Ans met à rude épreuve le domaine. En 1453, il ne reste rien d’autre qu’un champ de ruines. À la fin du XVe siècle, François de Clermont décide de reconstruire un château avec son fils. Revenus d’une campagne à Naples auprès du roi Charles VIII, le père et le fils ont été impressionnés par les demeures italiennes. Ils s’inspirent du style pour reconstruire Dampierre.
Dampierre, entre vie mondaine et batailles
Les travaux du château actuel commencent en 1495 pour se terminer en 1550. Construit dans le style Renaissance de l’époque, le domaine conserve néanmoins beaucoup d’éléments de l’architecture médiévale. Ainsi, le château dispose de deux pont-levis et d’un donjon. Des canonnières sont percées dans les tours. Claude de Clermont mène une vie riche au domaine, où il organise de nombreuses réceptions. À sa mort, sa veuve, Jeanne de Vivonne, poursuit le chantier tout en se consacrant à l’éducation de sa fille, Claude-Catherine. À quinze ans, la jeune fille épouse le vieux baron de Retz, Jean d’Annebaut. Il meurt deux ans plus tard et Claude-Catherine se rapproche de l’influent Albert de Gondi, qui sera bientôt maréchal de France. En 1586, les huguenots prennent d’assaut le château. Un an plus tard, le château est pillé et le donjon démoli.
La nouvelle vie du château de Dampierre
David Fourré fait l’acquisition du domaine à la fin du XVIe siècle. La propriété restera entre les mains de ses descendants jusqu’à la moitié du XVIIIe siècle. Pendant la Révolution française, le château est mis à sac. Entièrement saccagé, le domaine est restauré au siècle suivant. En 1923, le docteur Jean Texier hérite du château de Dampierre. Vingt ans plus tard, la demeure subit de nouveau les ravages de la guerre avec l’arrivée des Allemands. Une nouvelle restauration commence à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Depuis, le petit-fils du docteur Texier veille à préserver le château dans les meilleures conditions. En août 2002, un incendie se propage dans le château et les dégâts sont conséquents. Le château a été rénové et est aujourd’hui ouvert au public. Les visiteurs peuvent également se rendre au jardin de Diktynna et à l’Ecopiste, largement inspiré de la légende de Merlin l’Enchanteur.
Les énigmes des caissons de Dampierre
Des arcs nervurés viennent soutenir quatre-vingt-treize caissons dans les galeries du château. Ils auraient été réalisés vers 1550, au temps de Henri II. Aujourd’hui encore, les nombreuses inscriptions des caissons font l’objet de débat quant à leur sens. On peut notamment lire « La prudence est la gardienne des choses » ou encore « Heureux malheur ». Pour certains, il s’agirait de références évidentes à l’alchimie, discipline très en vogue au XVIe siècle.