Dans la vallée du Cher, à quelques kilomètres de Tours, Villandry est l’un des derniers châteaux de la Loire à être construit sous la Renaissance. Réputé pour ses jardins, il connaîtra une seconde vie au XXe siècle.
De la seigneurie de Colombiers au château de Villandry
En 1532, Jean Le Breton fait l’acquisition de la seigneurie de Colombiers. En tant que secrétaire d’État du roi François Ier, il avait déjà supervisé les travaux de Chambord. Ancienne demeure féodale du XIIe siècle, la seigneurie est démolie par Jean Le Breton qui nourrit d’autres projets. Il décide d’y faire construire un nouveau château, dont il ne reste aujourd’hui qu’un donjon carré. Rebaptisé Villandry, le site est l’un des derniers châteaux de la Loire. Pendant plus de deux ans, la propriété restera entre les mains de la famille Le Breton. En 1754, le diplomate français Michel-Ange de Castellane reprend le château et envisage un nouveau chantier. Il modifie la tour médiévale pour y faire percer des ouvertures. La galerie ouverte de la cour du château est murée. Le style classique est privilégié.
Villandry, modeste château au style Renaissance
Le château de Villandry se présente sous la forme d’un rectangle ouvert, avec deux ailes qui viennent border une cour intérieure. Dans les toits du château, de grandes lucarnes invitent la lumière naturelle. À l’intérieur, les boiseries dominent. Au XIXe siècle, Ouvrard, alors propriétaire du château, croule sous les dettes. Napoléon règle ses problèmes financiers et transfère la propriété du site à son frère. Celui-ci ne le conservera pas longtemps. Cédé à la famille Hainguerlot, le château de Villandry restera entre leurs mains pendant une bonne partie du XIXe siècle.
La vraie renaissance de Villandry
En 1906, le docteur Carvallo et son épouse américaine reprennent le château de Villandry et s’y installent. Le château a alors échappé de peu à la destruction. En très mauvais état, il retrouvera son aspect d’origine du XVIe siècle grâce aux efforts et à l’investissement du médecin. Son épouse, elle aussi scientifique de formation, va jusqu’à abandonner sa vocation pour se consacrer pleinement au château. Le jardin romantique du XIXe siècle est rasé. Le château retrouve son style Renaissance d’antan, qui faisait sa grandeur plusieurs siècles plus tôt.
Le château de Villandry et ses jardins
Aujourd’hui, ce sont les jardins qui contribuent à la splendeur du château de Villandry. S’étendant sur 6 hectares, ils restent fidèles au style Renaissance, conformément aux ambitions concrétisées par le docteur Carvallo. La dimension de ses jardins est également d’ordre religieux. Tout, des labyrinthes au cloître végétal en passant par le jardin d’eau, rappelle les symboles de la Bible. Dans le potager, légumes et fruits sont cultivés : potirons, aubergines, céleris, choux, poireaux, navets… Tulipes, bégonias et roses participent aux couleurs vives de ce tableau naturel. Dédié à la musique et à l’amour, les jardins évoquent des harpes et des lyres.
Une collection d’art au château de Villandry
Homme complet aux multiples centres d’intérêt, le docteur Carvallo était aussi passionné d’art. Tout au long de sa vie, il a réuni une impressionnante collection de tableaux espagnols qui lui rappellent sans doute ses origines ibériques. Aujourd’hui encore, quelques dizaines de ces œuvres d’art sont fièrement exposées dans la grande galerie. Autre véritable chef-d’œuvre, le plafond peint de cette galerie provient d’une mosquée espagnole datant du Moyen-âge. Art et histoire cohabitent à Villandry.