Sartène n’est pas qu’une belle ville corse parmi tant d’autres. Ce serait mal comprendre ses intentions et mal interpréter son passé. Sartène est un symbole d’intemporalité et la matérialisation de l’âme corse. Ville farouche et cultivée, elle joue avec les contrastes et les oppositions pour mieux séduire ses visiteurs.
La plus corse des villes corses
Sartène semble défier ceux qui osent l’approcher. Depuis son promontoire rocheux qui surplombe le Rizzanese, elle a quelque chose d’intimidant dans sa silhouette. Il faut dire que cela fait des siècle que Sartène, « la plus Corse des villes corses » d’après Prosper Mérimée, prend son rôle très au sérieux. Celui de défendre l’île. Par endroits, les vestiges de l’enceinte fortifiée médiévale sont encore visibles. Il s’agit de l’échauguette d’angle dont la valeur historique reste importante pour la population locale. En 1583, des pirates venus d’Alger se sont frottés à la défense de la ville corse, qui comptait bien le rester. Sartène a son caractère et elle n’a pas peur de le défendre.
Sartène, une ville d’art et d’histoire
Si vous venez en voiture, nous vous recommandons de vous garer au parking Saint-Damien, près du couvent homonyme, pour une visite plus agréable de Sartène. Lorsque vous descendez à pied du couvent Saint-Côme et Damien, le panorama est une première introduction avec la beauté grave de Sartène. Cette ville d’art et d’histoire se décline dans des nuances de gris qui la rendent particulièrement esthétique. N’hésitez pas à vous perdre dans les charmantes ruelles pavées du quartier médiéval Santa-Anna. Lorsque la nuit tombe sur la ville, on imaginerait bien une vendetta éclater dans ce décor si gris. Pour l’animation en soirée, rendez-vous sur la place Porta. Vous y verrez l’ancien palais des gouverneurs génois, aujourd’hui reconverti en hôtel de ville. À l’occasion du Vendredi saint, la foule se presse aux portes de l’église Sainte-Marie. C’est là qu’a lieu la procession du Catenacciu.
Le Catenacciu, l’enchaîné de Sartène
Un pénitent anonyme, tout de rouge vêtu, déambule dans les rues de Sartène, où il effectue son chemin de croix. C’est l’enchaîné de Sartène, ou le Catenacciu en corse. On le reconnaît à ses pieds nus, à sa lourde croix ainsi qu’à sa chaîne. Il poursuit son ascension spirituelle jusqu’au Borgo, où se trouve la chapelle Saint-Sébastien. La légende dit que le curé est le seul à connaître l’identité secrète de cet homme auréolé de mystère. Un pénitent blanc l’accompagne et des confréries le suivent. Son chant, Perdono mio Dio, résonne encore dans tout le village.
Roccapina, autre site touristique incontournable
Vous avez peut-être déjà entendu parler du lion de Roccapina, ce rocher de granit très connu en Corse. Il se situe sur la route reliant Sartène à Bonifacio. Ce site naturel s’étend sur 700 hectares et est la propriété du Conservatoire du littoral. Pour une muséographie ludique, cap sur l’ancienne maison cantonnière. Vous pourrez en apprendre plus sur la formation des trous, dits taffoni en corse, ainsi que sur les orii, ces abris transformés pour l’habitation humaine.