Au cœur de la Vallée des Merveilles, des dalles rocheuses portent d’étranges messages. Ce sont des hiéroglyphes, vestiges d’une époque lointaine, qui n’ont pas encore livré tous leurs secrets. Participez à l’enquête et interprétez à votre façon ce langage surprenant sur les roches !
Des gravures rupestres par milliers
Dans les Alpes, le massif du Mercantour abrite le plus grand site historique du pays. Culminant à 2 000 mètres d’altitude, la Vallée des Merveilles a élu domicile à l’est du mont Bégo. On y trouve des gravures rupestres remontant à la Préhistoire par dizaines de milliers. Il faut attendre la fin du XIXe siècle pour mettre à jour ce trésor caché. La plupart de ces gravures attendaient bien sagement depuis 3 000 ans avant notre ère. On estime qu’elles datent d’entre le Néolithique et l’âge du bronze. Pour réaliser ces gravures à la valeur inestimable, l’homme a utilisé des ciappes, c’est-à-dire des dalles de roche polies par l’action des glaciers. Si leur signification reste une énigme, on peut s’attarder sur les symboles qu’elles mettent en avant.
Le témoignage des cultes d’antan
À travers les gravures de la Vallée des Merveilles, il est encore possible de vivre les cultes ancestraux de la région. Des bêtes à cornes, des armes et des hommes sont figés dans la pierre, silencieuse et immobile depuis des millénaires. Certaines formes géométriques sont également visibles, sans que l’on ne sache vraiment ce qu’elles peuvent bien vouloir dire. Tout autour du mont Bégo, ce sont ainsi 40 000 gravures qui modifient l’esthétique naturelle de 4 000 roches. La moitié d’entre elles s’observent dans la Vallée des Merveilles. Pour voir l’autre moitié, il faut prendre la direction de la vallée de Fontanalba. Sur une superficie de 14 km², le site invite à la contemplation et à la méditation. Prenez le temps de vous accorder une randonnée inspirante dans la Vallée des Merveilles ! Vous aurez la chance de mettre les pieds dans le plus grand musée à ciel ouvert de France.
Quel est donc ce langage ?
Il faut attendre 1967, donc plusieurs décennies après les premières découvertes, pour voir les premières gravures être répertoriées. C’est Henry de Lumley, préhistorien français, qui est à l’origine de l’initiative. C’est donc lui qui permet d’ouvrir la voie aux premières interprétations de cet étrange langage des pierres. On privilégie alors la piste d’une écriture archaïque, sorte d’ancêtre de notre langage moderne et de ses signes. Graver la roche aurait alors permis de transmettre les rites sacrés et de graver les pratiques agricoles. Ce n’est pas pour rien si l’on retrouve essentiellement des bovins sur les roches. Parmi les emblèmes du site, ne manquez pas non plus la figure envoûtante du Sorcier. Il s’agit d’un personnage anthropomorphe reconnaissable à son attitude dramatique, levant les bras au ciel. Les origines de l’écriture ? Peut-être. Les origines de l’art ? Sans doute. Quand l’homme a commencé à s’exprimer sur des supports destinés à lui survivre, il a commencé à surpasser sa condition.