Typique village corse, Vescovato a une étymologie plutôt obscure. Certains diront que cela vient directement de vescovato, mot italien pour évêché. Pour d’autres, c’est la transcription directe de « al vesco vado » (je vais voir l’évêque). Quoi qu’il en soit, ce doux village de Belfiorito, est aussi religieux qu’artistique.
Vescovato, évêques et procession
C’est à la fin du XIIIe siècle que les évêques de Mariana s’installent sur les terres qui deviendront Vescovato. On raconte que c’est l’eau claire du site qui les a charmés. Entre la beauté divine de Vescovato et les marécages répugnants de La Canonica, le choix était vite fait. Ils y fondèrent une cathédrale romane, toujours debout aujourd’hui. Ils y laissèrent surtout des traditions encore vives de nos jours. Le Jeudi saint, une procession relie Venzolasca à Vescovato. Puis, le vendredi saint, c’est aux pèlerins de Vescovato d’entreprendre le chemin en sens inverse. Seuls 2,5 kilomètres séparent les deux villages de la Casinca, où spiritualité et traditions sont importantes pour les habitants.
San Martinu, le symbole de Vescovato
Là où l’église San Martinu se dresse aujourd’hui, se trouvait autrefois un château. Les évêques, conscients de la valeur du site et souhaitant le préserver des éventuels envahisseurs, décident de se protéger. Là, à l’embouchure du Golo, les constructions débutent au XIVe siècle. Pendant 130 ans, de 1440 à 1570, San Martinu officie comme pro-cathédrale de Vescovato. Depuis, l’évêché de Mariana a élu domicile à Bastia. Il n’en reste pas moins que le symbole demeure, la portée spirituelle du lieu aussi. Aujourd’hui, San Martinu joue le rôle de paroisse locale et de garante de l’histoire locale. La façade baroque de l’édifice religieux date du XVIIe siècle.
Architecture et cinéma : art et histoire à Vescovato
Tout autour de l’église, les hautes maisons de schiste sont un autre symbole architectural de Vescovato. Leur histoire remonte au début du XIXe siècle, alors que la gendarmerie impériale de Vescovato entre en fonction. À l’origine, il s’agissait d’assurer la sécurité du site en surveillant les voies d’accès. Certaines de ses maisons appartenaient à des notables. À Vescovato, c’est une partie de l’histoire de Corse qui s’écrit. Il faut dire que parmi les résidents du village, on trouve des chroniqueurs ainsi que des correspondants avec les Lumières et les révolutionnaires de la métropole. Ici et là, des objets et des fragments de récit continuent à témoigner du passé. Plus récemment, Vescovato s’est illustrée sur grand écran. En 1962, c’est à Vescovato qu’est tourné le film La Vendetta. À l’affiche, on trouve un acteur qui ne tardera pas à se faire un nom, en France comme à l’étranger. Il s’agit de Louis de Funès. Il y campe le rôle d’un bandit pris à partie au cours d’une élection municipale. Au casting figurent Francis Blanche et Jean Lefebvre. Le scénario de cette comédie franco-italienne fait écho à Mateo Falcone, célèbre nouvelle de Prosper Mérimée. D’une certaine façon et à son échelle, Vescovato a donc contribué au 7e art.