Culminant à 900 mètres d’altitude, le village de Zonza prend place au pied du massif de Bavella. Cette porte d’entrée vers l’Alta Rocca peut sembler toute petite face aux aiguilles rouges vertigineuses qui déchirent l’arrière-plan. Et pourtant, Zonza, de par son patrimoine et son héritage, a tout d’une grande.
Zonza, paisible village de bergers
Autrefois, c’étaient les bûcherons et les bergers qui animaient la vie quotidienne de Zonza. De nos jours, les randonneurs ont pris le relais. Il faut dire que l’air y est bon. Lieu de villégiature, le village est idéal pour prévoir une excursion ressourçante vers le col de Bavella. Ou encore vers Quenza ou dans la vallée du Cavo. Datant du XVIIe siècle, le village a connu l’influence génoise et l’occupation italienne. À chaque fois, il a su défendre fièrement son identité. Certaines maisons anciennes du bourg datent du XIXe siècle. L’histoire s’exprime de bien des façons à Zonza.
Roi du Maroc et hippodrome : Zonza insolite
En 1952, Mohammed V, appelé à devenir roi du Maroc et alors en exil, réside à Zonza pendant quelques mois. Il élit domicile à l’hôtel du Mouflon d’Or, réquisitionné par le gouvernement de la France. Autre fait insolite de Zonza : on trouve dans le village l’hippodrome le plus haut du continent. En effet, l’hippodrome de Viseo culmine à 950 mètres d’altitude. Situé au milieu d’une forêt de pins, il possède une piste en gazon. Depuis près d’un siècle, la société épique de Zonza s’engage pour faire de cette passion une véritable fierté locale. Chaque été, plus de trente courses de chevaux y sont organisées.
Devoir de mémoire au Musée de la Résistance
Si vous voulez en apprendre plus sur la Corse de la Seconde Guerre mondiale, une visite au Musée de la Résistance en Alta Rocca s’impose. En 1943, le rôle de l’Alta Rocca fut décisif dans l’avenir de l’île, alors sous occupation de l’Italie fasciste. Le musée rectifie les tristes oublis des livres d’Histoire de France, en évoquant le souvenir de lieux, d’hommes et d’événements peu connus. Il s’agit par exemple du serment de Bastia en réaction à la décision de Mussolini d’annexer l’île de beauté. Le musée honore aussi la mémoire de Jean Nicoli et Fred Scamaroni, deux héros locaux.
Le Trou de la Bombe, une curiosité locale
Tout le monde en parle dans le Massif de Bavella. Le Trou de la Bombe n’a rien à voir avec la guerre. Il s’agit d’une ouverture naturelle, dont le diamètre mesure environ huit mètres. Tel le trou d’une aiguille, c’est l’érosion de la paroi rocheuse qui est ici à l’œuvre. Un sentier plat et facile d’accès démarre du col de Bavella. En l’empruntant, vous aurez la possibilité de traverser une magnifique forêt composée de pins laricio. De loin, le Trou de la Bombe est déjà clairement visible. Attention ! Si vous voulez voir le site de plus près, des compétences en escalade sont nécessaires. Il ne faut pas être sujet au vertige.